frelon AsiAtique
Depuis plusieurs années, le frelon asiatique
prolifère en France. La multiplication de cet insecte
invasif devient préoccupante. En effet, il dévore
des tonnes d’insectes, abeilles, mouches, guêpes…
et c’est une mauvaise nouvelle de plus pour la
biodiversité. Il semble avoir particulièrement
apprécié les dernières conditions climatiques,
si l’on en juge par la prédation exercée sur les
ruches. Les apiculteurs, qu’ils soient locaux ou
nationaux, n’ont jamais constaté une pression
aussi élevée. Une observation sur le terrain montre
que, en moyenne, un nid de frelons asiatiques
génère l’année suivante cinq colonies nouvelles.
Pour limiter leur développement, il est intéressant
de connaître son cycle de vie afn d’intervenir
effcacement au bon moment.
Tout d’abord, en février, la fondatrice sort de
l’hibernation dès les premiers rayons de soleil. Elle
cherche un endroit abrité pour y construire son nid
primaire : cabane de jardin (ou d’enfants !), avancée
de toiture, encadrement de fenêtre etc…
A partir du début du mois de mars, les premières
ouvrières naissent. Elles s’occupent des larves et
de l’agrandissement du nid primaire. La reine se
consacre alors totalement à la ponte et ne quitte
plus le nid.
Ainsi, pendant la période de fn février à mai, il
nous est possible, et sans risque, d’empêcher le
développement des colonies :
• En neutralisant la reine dans son nid primaire :
pour cela il faut reconnaître le nid et alerter un
apiculteur qui sera en mesure de capturer la
reine, cette opération doit être réalisée le soir.
• En piégeant la reine puis plus tard les ouvrières,
avec des pièges simples à confectionner soimême, malheureusement, on y piège aussi
d’autres insectes.
Recette :
• 10 cl de bière brune
• 10 cl de vin blanc (ordinaire)
• 10 cl de sirop de grenadine ou cassis
De mars à octobre : recette à renouveler toutes
les 3 semaines. Ne pas rincer le contenant (phéromones), vider uniquement le contenu.
Puis, de juin à septembre, les ouvrières cherchent
un nouvel endroit pour bâtir un nouveau nid, le nid
secondaire. Il est souvent situé en hauteur dans
un arbre, de dimension plus importante, il peut
aussi se trouver à hauteur d’homme, dans une
haie ou contre un bâtiment et dans ce cas, il est
potentiellement dangereux, voire mortel, si l’on
s’approche du nid, ou pire encore si l’on taille
une haie « habitée »…
De septembre à octobre, la population augmente
fortement, jusqu’à 2000 frelons/nid. Les frelons
nourrissent alors les larves avec de nombreux
insectes, dont les abeilles, riches en protéines.
A partir de cette période, le seul piégeage est
insuffsant pour lutter contre leur prolifération.
• La seule action véritablement effcace est alors
la destruction du nid secondaire. Si vous repérez
un nid secondaire dans votre environnement,
alertez la mairie au 02 98 79 70 36
qui vous précisera les modalités d’intervention
d’un professionnel.
Enfn, à partir du mois d’octobre, les femelles
sont fécondées et vers le mois de décembre, les
nouvelles reines, futures fondatrices, quittent le nid
secondaire pour hiberner à l’abri du froid dans un
mur, une cavité, un arbre ou un tas de bois…Un
nid peut potentiellement produire 300 fondatrices
dont 10% survivront aux gelées d’hiver (de moins
en moins fréquentes,).
En conclusion, la lutte est d’autant plus effcace
que l’intervention est réalisée à la source et le
plus tôt possible, c’est à dire sur le nid primaire
en début de saison puis sur le nid secondaire.
Cette préoccupation dépasse largement le cadre
de l’activité apicole : la FAO (Organisation des
Nation-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture)
estime que plus de 75% des agricultures vivrières
dépendent de la pollinisation. Alors, ouvrons l’œil !